Ayant la condition physique d'une mouche depuis ma naissance, je pourrais publier un livre hautement autobiographique intitulé “comment s'évanouir avec dignité en open space : le petit guide des genoux fébriles”. Si je garde l'idée de polluer le rayon “développement personnel” de la FNAC par mes écrits pour mes vieux jours, je vous propose cette semaine d'aborder un élément clé de ce futur best seller : mes problèmes d'anémie au pays du soleil levant.
Qu'est-ce que l'anémie ?
Avant d'en être atteinte, je ne savais pas bien ce qu'était l'anémie. Pour tout vous dire, dans mon esprit, elle ne touchait que ces personnes pâles comme du sopalin et toutes maigrichonnes qui ont l'habitude de traîner le dimanche matin au rayon graines germées des magasins bio. Imaginez donc ma surprise lorsque j'ai appris que j'en souffrais, moi qui n'ai jamais mis les pieds dans les magasins verts !
Dès lors, j'ai compris que l'anémie était plus complexe qu'une simple histoire de graines. Si elle se caractérise par un manque de globules rouges, responsable des évanouissements, palpitations et autres joyeusetés du manque d'oxygène dans le sang qu'elle entraîne, cette maladie n'a pas forcément pour origine une alimentation pauvre en protéines ou des carences alimentaires. Comme moi, vous pouvez aussi souffrir d'hypotension.
Avec 60 mmHG de pression artérielle en position couchée et 80 mmHG lorsque je suis debout, au lieu des 110 et 130 mmHG qu'une personne normalement constituée doit avoir dans ces deux situations, ma tête côtoyait fréquemment le parquet et la moquette depuis plusieurs mois avant que je ne me décide à agir.
En effet depuis le mois de mars, je vivais un véritable enfer : jambes lourdes, évanouissement à répétition, fatigue dès le réveil, nausées et bouffées de chaleur, j'avais la tonicité d'une véritable mamie. Pire encore, c'était les dites mamies des transports en commun qui me laissaient leurs places assises lorsque je faisais un malaise vagal.
Je ne pouvais clairement plus rien faire de mes journées, aller au travail s'apparentait à un véritable supplice (surtout quand les ¾ de la journée se font debout), et rien qu'attendre 15 minutes à l’arrêt de bus devenait insupportable.
Moi qui avais des tas de projets pour 2016, tout tombait à l'eau. Visiter le Japon le week-end ? Impossible ! Un trajet de bus et je suis malade comme une personne revenant d'une anesthésie générale. Reprendre des cours de japonais le samedi matin dans une école ? Non merci ! Pour risquer de s'évanouir et de déranger les autres apprenants, il ne vaut mieux pas.
Bien évidemment, je me disais que ça allait passer tout seul et que c'était juste un petit coup de fatigue. Pourtant, plus les semaines passaient et plus je me sentais mal. Mon record ? Une perte de connaissance tous les deux jours !
Au mois de mai, je suis donc retournée chez mon médecin habituel. Si j'ai pu confirmer que les tarifs diminuaient au fil des visites, j'ai aussi pu me rendre compte à quel point il faisait bon d'être anémique au Japon plutôt qu'en France.
En effet, en plus de m'avoir prescrit un traitement de cheval, le Dr.Nozaki m'a conseillé d'aller voir ce qui se passait dans les Drugs Stores, ces paradis du complément alimentaire et de l'auto-médication.
Les compléments alimentaires au Japon : un mode de vie
Avec un marché annuel de 7,5 billions de dollars, le Japon est le troisième consommateur mondial de compléments alimentaires derrière les États-Unis et la Chine.
Un sondage réalisé par l'USDA (United States Department of Agriculture) en 2014 sur l'alimentation, indique même que si la consommation de compléments augmente avec l'âge, 54 % des Japonais entre 20 et 70 ans en achèteraient régulièrement tout au long de l'année.
Très prisés, les compléments alimentaires font donc l'objet d'une réglementation stricte sur l'archipel.
En effet, depuis 2010, une classification des produits comestibles a été mise en place par l’Agence de la Consommation afin de réguler le marché agroalimentaire et de fournir des repères aux consommateurs.
Comportant quatre catégories, cette classification distingue les compléments nutritionnels des « autres produits alimentaires » et des « médicaments », dont la mise sur le marché est contrôlée par le Ministère de la santé.
On retrouve donc aujourd'hui les compléments sous deux labels : le label « FOSHU » (Food for Specified Health Uses) qui regroupe les produits ayant un impact direct sur la santé, comme la réduction du cholestérol ou la prévention du diabète, et le label « FNFC » (Food with Nutrient Function Claims) qui comprend les molécules ayant un but strictement complémentaire à l'alimentation journalière, tels que les vitamines et les minéraux.
Considérés comme des produits alimentaires, les compléments nutritionnels sont donc très faciles à trouver au Japon. Que se soient au drug store, au supermarché, ou par vente par correspondance, il vous sera difficile de passer à côté. Même les distributeurs de rue en vendent !
En effet, les compléments peuvent prendre des formes bien diverses : cachets, ampoules, boissons énergisantes, barres protéinées, vous en trouverez aussi sans mal au rayon produits laitiers, puisque les yaourts facilitant le transit intestinal ou ayant un effet sur le taux de cholestérolémie sont labélisés.
Variés dans leur forme, les compléments alimentaires que l'on trouve aujourd'hui sur l'archipel le sont également dans leur fonction.
Consommés avant tout dans un but préventif, ils répondent désormais à tout un panel de problèmes médicaux et paramédicaux, allant du diabète aux problèmes de poids, en passant par les carences alimentaires et les soucis de pression artérielle, LA raison principale de l'achat de compléments chez les Japonais si l'on en croit l'étude réalisée par l'organisation gouvernementale américaine US Food and Drug Administration en 2001 à propos du marché des compléments alimentaires au Japon.
Les astuces drug store de Mamie Frenchy Japan
Si vous souffrez d'anémie, d'hypotension et/ou de grande fatigue, voici quelques petits achats qui pourraient vous aider à supporter les symptômes, en parallèle d'un traitement et d'une alimentation saine et variée of course.
(PS : Vous allez sûrement être étonné, mais il n'y a aucun produit “énergisant” dans cette liste. Pourquoi ? Tout simplement parce que je n'y adhère pas. Ces produits ne font que masquer la fatigue en nous redonnant un coup de fouet de courte durée, et je préfère de loin les compléments enrichis en minéraux qui ont plus d'effets positifs à long terme. Évidemment, tout ceci n'engage que moi, et chacun est libre d'acheter ce qu'il pense être bon pour son corps).
* Halte aux bouffées de chaleur !
Vous n'avez pas 25 ans et votre corps agit comme si vous étiez ménopausée ? Vous n'êtes même pas une femme et vous en avez assez d' « avoir des vapeurs » ? Les lingettes rafraîchissantes sont faites pour vous !
Si en plus vous voulez avoir la peau douce et sentir bon, les lingettes de la marque BIORE existent aussi en version parfumée.
* A la recherche des minéraux perdus
- KARADA SHINTO O MIZU-EKI des laboratoires Takeda.
Une eau enrichie en minéraux et en vitamine B1 que j'utilise quand je suis malade ou juste après un malaise vagal.
-> Les plus : calme les nausées, peu sucrée, désaltère, facilite le transit.
-> Le moins : ne diminue pas la sensation de fatigue.
- POCARI SWEAT
Une eau riche en minéraux qui fonctionne comme le coca-cola.
-> Les plus : calme les nausées, utile en cas d'hypoglycémie.
-> Les moins : sucrée, ne désaltère pas (pour de l'eau c'est quand même ballot).
- FAICHI des laboratoires Kobayashi
Les compléments que j'ai pris pendant un mois, en parallèle de mon premier traitement, avant qu'on ne se rende compte que je ne souffrais pas de carence mais d'hypotension.
-> Le plus : Comprimés riches en fer et en vitamine B12 sensés aider à la fabrication de globules rouges et donc diminuer les symptômes de l'anémie (malaises, palpitations, jambes lourdes, fatigue quotidienne, etc.)
-> Le gros moins : ne fonctionne pas sur l'hypotension orthostatique.
Conclusion
Si je ne publie pas certaines semaines, pas de panique, c'est que je suis certainement avachie dans un coin de la capitale, une lingette rafraîchissante dans une main et une bouteille de Pocari dans l'autre.
PS: Ce billet n’est en aucun cas un moyen de promouvoir l’industrie pharmaceutique, quelle soit japonaise ou d’un autre pays ! Il ne sert qu’à expliquer un peu le fonctionnement des compléments alimentaires au Japon.
PS 2: Je n’ai pas écrit cela non plus pour me plaindre ni pour que l’on me plaigne ! Il y a des choses bien plus graves dans la vie que l’hypotension (qui est certes embêtante mais pas plus dangereuse que cela pour la santé), et croyez-moi, j’en suis consciente. A bon entendeur…
Sources :
→ CCI FRANCE JAPON, Le marché des compléments alimentaires au Japon. CCI France-Japon.org.jp, 2016. [En ligne] à l'URL :http://www.bretagnecommerceinternational.com/blog/complements-agroalimentaire-au-japon-2/
→FDA FOOD AND DRUG ADMINISTRATION, Dietary Supplements in Japan, International Business Strategies. FDA.gov, 2001. [En ligne] à l'URL :http://www.fda.gov/ohrms/dockets/dockets/95s0316/95s-0316-rpt0275-23-Inter-Business-Strategies-vol211.pdf
→USDA Foreign Agricultural Service, Japan’s Health Food Market: Background, Trends and Recommendations. USDA.gov, 2014. [En ligne] à l'URL :http://gain.fas.usda.gov/Recent%20GAIN%20Publications/Functional%20Food%20Report_Tokyo%20ATO_Japan_8-13-2014.pdf
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