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Bref, je suis allée chez l'opticien






La semaine dernière, j'ai décidé d'aller chez l'opticien. Tout d'abord parce que cela faisait presque trois ans que je n'y étais pas allée et que ma correction commençait à ne plus être adaptée à ma vue, mais surtout parce que l'une des branches de ma monture a décidé de faire cavalier seul suite à un nettoyage de verres qui ne s'est pas forcément passé comme prévu.


Comment trouver une nouvelle paire de lunettes sans me ruiner ? C'était mon challenge de la semaine !



(Quand ta branche de lunettes décide de mettre fin à la relation)




Étape 1 : Bien choisir son magasin



Trouver un opticien au Japon, ce n'est pas difficile : il en existe à tous les coins de rues, et vous pourrez facilement y trouver une paire pour moins de 7 000 yens (54 euros). Trouver un bon opticien en revanche, c'est un peu plus compliqué.



Soucieuse d'avoir une correction digne de ce nom, j'ai donc demandé conseils à mes amis lunetteux qui m'ont alors orientée vers deux enseignes que l'on peut trouver un peu partout sur l'archipel : Zoff et Jins.



Toutes deux spécialisées dans les verres correcteurs, ces chaînes proposent un examen (semi-complet) de la vue pour toute monture achetée.


En effet, au Japon, vous n'êtes pas obligé de passer par la case ophtalmo avant de vous rendre chez l'opticien. Et bien qu'il soit préférable d'y aller si vous avez un problème plus sérieux que la myopie ou que l'hypermétropie, vous pourrez obtenir des lunettes de vue sans prescription médicale.



Je me suis donc rendue dans plusieurs boutiques aux alentours de la ligne Chuo.


Chez les Zoff de Kichijoji et d'Ogikubo tout d'abord, puis chez Jins dans le centre commercial Milord de Shinjuku.


Première surprise, contrairement à la plupart des magasins de lunettes français, lesmeganeya (眼鏡屋 めがねや), comme on dit ici, sont assez petits : quelques rayons exposant les paires de-ci de-là ; un accueil sous forme de guichet administratif muni d'une caisse ; et un petit espace au fond du magasin où vous pourrez y faire tester votre vue.



Les modèles étant un peu moins classiques chez Jins que chez Zoff, j'ai finalement opté pour les opticiens de Shinjuku.




(Photos : Quelques magasins d'optique au Japon… (sources :asquare.jp ; wwdjapan.com))




Étape 2 : Trouver SA monture



Qu'elles soient rondes, ovales, rectangulaires, unies ou à motifs, Jins propose tout un tas de montures différentes. Et vous y trouverez sans mal quelque chose qui vous convienne… sauf si comme moi vous êtes anti-lunettes.


Je n'aime PAS les lunettes ! Je trouve que ça ne me va pas, potentiellement que ça ne va à personne, et trouver une paire correcte relève chez moi de l'ordre du miracle !




C'est donc sans surprise que j'ai erré l'âme en peine dans le magasin pendant plusieurs quarts d'heure à essayer des montures qui ne me convenaient pas, et auxquelles aucun filtre Snapchat ne changerait rien, avant de tomber sur le “compromis”, une paire bon marché avec laquelle je ne ressemblais pas à la petite sœur de Jean-Pierre Coffe.



(Photo : Onii-san ! (source : gala.fr))




Munie de la dite paire, je suis donc partie chercher un vendeur qui m'a alors demandé de remplir un formulaire avec mon nom et mes coordonnées.


À noter que ce dernier était en japonais, mais le magasin ayant sous-titré en anglais la quasi-totalité de son affichage, je suis certaine qu'il existe une version anglophone du document si vous ne lisez pas les kanji.


Le papier rempli, on m'a ensuite remis un ticket m'indiquant mon numéro et mon heure de passage à l'examen oculaire.



(Photo : Chez Jins un panneau multilingue vous indique l'ordre de passage à l'examen de la vue)




Étape 3 : Passer l'examen



Une demi-heure à me-familiariser-avec-les-tendances-printemps-été-du-centre-commercial plus tard, me revoilà chez Jins pour le test de la vue.



À ce moment-là, je ne savais toujours pas à quelle sauce je serais mangée. Et encore moins en quelle langue !


N'étant pas forcément très à l'aise en japonais, je m'inquiétais alors un peu de devoir passer le test : et si je ne comprenais pas tout ce qu'on me dirait ?


C'est donc avec un grand soulagement que j'ai accueilli le fait que l'opticien me demande si je parlais japonais correctement.


En effet, la plupart du temps, les prestataires de services ne s'embarrassent pas de connaître votre niveau de langue, et selon les situations cela peut rapidement devenir handicapant. Surtout lorsqu'on touche au milieu médical !




C'est pourquoi Jins propose également une version anglophone de ce test à tous ceux qui ne seraient pas suffisamment à l'aise avec le japonais pour le passer dans la langue originale.


Et bien que personnellement j'aurais préféré cette option, c'est bien à la version japonaise que j’ai eu droit…



(Photo : Le magasin Jins à Shinjuku)




Les tests oculaires au Japon sont en tout point similaires à ceux qu'il y a en France : reconnaissance de couleurs, lecture de chiffres et de lettres, vous n'avez qu'à dire ce que vous voyez, ou plutôt ce que vous ne voyez pas. La seule différence est bien évidemment l'écriture puisque vous aurez également quelques hiragana à déchiffrer.



Attention cependant ! Comme je le disais plus haut, le test est “semi-complet”, c'est à dire qu'on ne vous prendra pas la tension et qu'on ne réalisera aucun examen approfondi comme les fonds d’œil ou autres joyeusetés qui nécessitent la présence d'un ophtalmologiste.


Si vous désirez un bilan complet, mieux vaut donc vous orienter vers un professionnel de santé.



(Photo: Si vous voulez un aperçu de ce que je peux voir sans lunettes, le ‘’L’’ en première ligne résume assez bien la situation (source: FreeImages))




Une fois l'examen terminé, l'opticien m'a alors expliqué avec simplicité pourquoi je pourrais appartenir à la famille des taupes. Encore une fois, j'aimerais souligner ici le professionnalisme du personnel.


J'ai vraiment apprécié le fait que le praticien me demande régulièrement si je comprenais bien tout ce qu'il me disait. Et lorsqu'il y avait un mot que je ne connaissais pas, il prenait le temps de reformuler ses phrases avec un vocabulaire plus simple. Qu'on se le dise, cet homme aurait pu être professeur de japonais !




Les explications données, on m'a ensuite redirigée vers le guichet où m'attendait un bon pour venir chercher mes lunettes lorsqu'elles seraient prêtes. Et surprise ! Le petit papier indiquait l'heure suivante !



(Photo : Appelez-moi René !)




Étape 4 : Récupérer ses lunettes



Contrairement à ce qui se fait en France, il vous faut moins de deux heures au Japon pour repartir avec vos nouvelles lunettes : 30 minutes d'attente avant l'examen, 15 minutes de test (explications comprises), et une heure de battement avant de récupérer votre bien. Une fois les lunettes prêtes, les réglages ne prennent alors plus que quelques minutes… si tenté bien évidemment que vous ayez choisi un modèle qui soit ajustable !



En effet, au Japon, les lunettes, c'est un peu comme les chaussures : elles ne vous iront jamais parfaitement pour la simple et bonne raison qu'il n'y a PAS de véritable taille ! Ce sont des modèles standards, et si cela vous va, vous êtes vernis, sinon, c'est shôganai (仕様がない しょうがない) comme on dit par chez nous.



La vie et l'industrie de l'optique étant mal faites, le modèle que j'ai choisi est un peu large pour mon visage. Et je dois vous avouer que j'aurais été heureuse d'être au courant de ce petit problème “d'ajustement” avant de l'avoir acheté !



En effet, ici, vous ne payez pas votre facture au moment de la réception des lunettes, mais juste après l'examen, au moment de la remise du bon.


C'est pourquoi, j'ai été légèrement choquée surprise lorsque l'opticien m'a dit qu'il ne pouvait pas réellement me régler la monture.




Quoiqu'il en soit, je suis plutôt satisfaite de ma nouvelle acquisition : la correction est parfaite, le modèle n'est pas trop hideux sur moi (du moins personne n'a encore fuit en me voyant), et cela ne m'a pas coûté trop cher.


Avec une monture à 4 000 yens (31 euros), je n'ai déboursé que 10 080 yens (77 euros) pour le tout, correction et vérification de la vue comprises. Sachant que chez Jins le prix des modèles varie de 3 000 à 12 000 yens (23 à 92 euros), je peux en conclure que j'ai fait une bonne affaire.



À noter enfin que le système d'assurance maladie obligatoire japonais ne rembourse pas les frais d'opticien. Ne perdez donc jamais ça de vue (si j'ose dire) au moment de choisir votre nouvelle paire de lunettes !






Étape bonus : Et les lentilles ?




Si comme moi vous avez les lunettes en horreur, peut-être préfériez-vous investir dans les verres de contact.



Au Japon, vous ne pouvez malheureusement pas obtenir de lentilles sans prescription médicale (comme en France ?). C'est pourquoi, il sera nécessaire de vous diriger vers un ophtalmologiste qui, en plus de l'ordonnance, pourra vous fournir directement les verres de contact si vous ne vous voulez pas vous déplacer chez l'opticien.



Ces derniers étant similaires à ceux que vous pouvez trouver en France, il existe alors trois catégories de lentilles : les jetables à la journée ; les jetables au mois ; et les “permanentes” qui doivent être changées tous les deux ans environ.



N'ayant pas eu besoin de faire changer mes lentilles (leur correction étant plus forte que mes anciennes lunettes, cette dernière me va encore), je ne peux pas vous renseigner sur le prix moyen des verres de contact au Japon. Mais, selon une amie portant régulièrement des lentilles “permanentes”, vous devrez très certainement débourser un peu plus pour ces derniers que pour vos lunettes de vue.



(Photo : Mes indispensables)




Conclusion


Les services de chez Jins étant très bons, je conseille fortement cette chaîne à tous ceux qui auraient besoin d'aller chez l'opticien au Japon. Quant à savoir si vous trouverez un modèle qui vous va bien, ça c'est une autre histoire…






(Photo : Comme je sais que depuis le début de cet article vous ne rêvez que d'une chose, voir ma tête avec mes nouvelles lunettes, la-voici, la-voilà, la photo-dossier !)




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