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Le Bureau des âmes - Livre I - La Dame en noir : Prologue




Vous avez été surpris par cette annonce. Non, mon premier livre ne portera PAS sur le Japon ! Il s’agira du premier tome d’une saga fantastique, intitulée Le Bureau des âmes, dont l’intrigue se déroule à Paris. Pour célébrer la sortie de cet opus, lundi 02 mai, voici le prologue de l'histoire qui a occupé ma plume pendant presque 2 ans. En espérant, qu’il vous donne envie de plonger avec moi dans l’enquête des Foudroyés, loin de mon pays de cœur.




Résumé- Livre 1 - La Dame en noir


Mathieu Bonnaire, lieutenant à la brigade criminelle de Paris, enquête sur l’énigmatique affaire des Foudroyés, une série de meurtres qui touche la capitale française depuis plus d’un an, et qui a coûté la vie à son collègue et ami, Maxime Versignachi, quelques mois auparavant. Blessé par balle, le jeune homme encaisse difficilement le coup. Hallucinations et antidépresseurs sur fond de caféine, son quotidien ne tourne plus qu’autour de son obsession : trouver qui se cache derrière ces morts « subites » qui défraient la chronique. Mais ces phénomènes qu’il est le seul à voir, sont-ils réellement un effet de la médication ? Lorsque son enquête le mène au Père-Lachaise et qu’il y croise Prudence Lacroix, faucheuse d’âmes de la région Île-de-France – toujours habillée de noir et très pressée –, notre policier cartésien commence alors à se demander ce qu’il peut bien y avoir après la mort.





Prologue


Qu’y a-t-il après la mort ? Cette question, tout comme le traditionnel « Qu’allons-nous manger ce soir ? » fait probablement partie des interrogations que l’humanité s’est le plus posées au cours de son histoire.


Si pour certains hommes, il est impossible d’y répondre, pour d’autres au contraire les réponses fusent. Il n’y a rien, vous dira-t-on avec certitude. Il y a un grand barbu plein de bienveillance, clamera-t-on avec espoir. Il y a un éternel recommencement, vous expliqueront les plus fatalistes.


L’histoire que je vais vous raconter maintenant ne s’inscrit pas dans les schémas de pensée classiques. Ou plutôt, elle fait écho aux trois cadres ci-dessus, en y ajoutant une touche d’administratif, une bonne dose d’heures supplémentaires, et un je-ne-sais-quoi de romanesque pour venir parfumer le tout.


Je ne pense pas, cela dit, que ma pierre à l’édifice apportera quoi que soit à votre réflexion. Personnellement, j’ai voyagé beaucoup, et s’il y a bien deux choses que je peux vous assurer en ce bas monde, c’est que les meilleurs mojitos sont préparés dans un petit bar de Guadalajara, et que l’unique réponse à la question précédente est celle à laquelle vous croyez.


Prenons Mathieu Édouard Bonnaire par exemple. Né le 29 juin 1990, à l’hôpital Saint-Joseph dans le 14e arrondissement de Paris, ce jeune lieutenant de police ne croyait pas en la vie après la mort il y a encore quelques mois de cela. Il était persuadé que la fin n’avait pas d’épilogue, et que les cendres sorties encore chaudes de l’incinérateur étaient la seule chose qui resterait de vous une fois votre dernier souffle rendu. Vous pouviez lui poser la question, il était un fervent partisan de la première proposition, et personne – au grand jamais – n’aurait pu le faire changer d’avis !


Oui, mais voilà, les convictions sont parfois faites pour être ébranlées. Et si vous lui demandez aujourd’hui quelle est son opinion sur le sujet, il lèvera sûrement les yeux au ciel avant d’ajouter que la réponse à cette question est tout aussi fatigante que ce qu’il y a avant la mort.


Comment en est-il arrivé là ? Je dirais par un malheureux concours de circonstances – si tant est que vous croyiez aux concours de circonstances.


Le 15 février 2018, à 3 h 15, Mathieu Bonnaire est arrivé en nage sur la promenade Jeanne-Moreau. Il est descendu de sa Volkswagen noire, non loin du MK2 Quai de Seine, et s’est précipité en direction de la rive, le portable à la main et l’inquiétude au fond des yeux.


Les bords de Seine étaient calmes, ce soir-là. Trop calmes pour le lieutenant qui espérait y entendre la voix de son coéquipier et ami Maxime Versignachi, 34 ans et père de famille depuis le mois d’octobre précédent.


Mathieu a scruté brièvement les eaux sombres de ses prunelles bleu ciel avant de porter le téléphone à ses lèvres. La communication commencée quelques minutes plus tôt n’avait pas été rompue, mais la voix de son correspondant avait été coupée de manière bien trop abrupte pour être naturelle. Le silence se faisait entendre à l’autre bout du fil, et le policier n’avait qu’une idée en tête : retrouver son collègue au plus vite !


Ce qui a suivi reste encore aujourd’hui assez flou dans l’esprit du jeune homme aux cheveux clairs. Il se rappelle avoir erré sur les quais plusieurs minutes entre les péniches amarrées avant de trouver le téléphone de son coéquipier, à quelques pas de la passerelle de la Moselle, et avoir hurlé le nom de ce dernier quelques secondes encore avant de découvrir son corps agonisant en bas d’un escalier, les yeux bruns dans le vide, une main placée sous son blazer noir.


La suite ? Deux coups de feu, une vive douleur en bas du dos, puis plus rien.


Quand il s’est réveillé, le 17 mars, dans une des chambres de l’hôpital Saint-Louis, Mathieu Bonnaire avait alors perdu un ami, gagné plusieurs mois de rééducation, et hérité d’une nouvelle obsession.


Mais surtout, il allait découvrir que ses convictions n’étaient peut-être pas aussi fondées qu’il le pensait…





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