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Oji, un quartier tokyoïte plein de charme






Quand on veut un peu de verdure à Tokyo, on pense souvent à aller voir du côté de ses gros pôles “verdoyants” que sont Ueno, Yoyogi, ou Kichijoji.


Pourtant, il existe de nombreux petits quartiers, bien moins connus que ces centres populaires, qui se révèlent tout aussi charmants (et plus calmes) que ces derniers. C'est notamment le cas d'Oji, situé au nord de la capitale dans l'arrondissement de Kita, à tout juste 10 minutes de train de Ueno.


Découverte de ce petit quartier bercé par l'histoire…






Un brin de magie du XIe siècle : Oji Inari Jinja (王子稲荷神社 おうじいなりじんじゃ)








Datant de l'ère Heian (794-1185), ce sanctuaire shinto est dédié à Inari, divinité des moissons et de la fertilité.


Composé d'un sanctuaire principal et de plusieurs autres petits autels, le site a pour particularité de ne faire qu'un avec la nature. Comprendre donc ici : n'ayez pas peur de la grimpette !


En effet, certains lieux de prières sont plutôt difficiles d'accès. Cachés dans les roches, il vous faudra alors emprunter un petit chemin à l'arrière du sanctuaire principal, et passer quelques torii (鳥居 とりい) afin d'y accéder. Sans oublier l'escalier de pierre un brin exigu ! Après tout s'il n'y avait pas de challenge, ça ne serait pas marrant…













Pour la petite histoire, on dit que chaque hiver, les renards des environs viennent danser autour du sanctuaire. Cette légende a ainsi donné naissance au festival d'Oji, un matsuri(祭り/祭 まつり) qui se tient tous les 1er janviers, où les locaux défilent dans les rues proches du site avec des masques de renards. Un événement majeur de l'arrondissement de Kita, qui attire chaque année de nombreux Tokyoïtes.




(Photos : Le Kistune Matsuri à Oji (source: Time Out))




Enfin, le sanctuaire se trouve à proximité d'un petit parc bien mystérieux où se mêlent ruisseaux et verdure en tout genre. Un havre de paix qu'on prend plaisir à explorer pour peu qu'on soit bien chaussé !














Un joyau du XIVe siècle : Oji jinja (王子神社 おうじじんじゃ)







Construit au début des années 1300, ce sanctuaire est le plus important d'Oji.


Contrairement à Oji Inari Jinja, Oji Jinja n'est pas dédié à une divinité unique mais est érigé en l'honneur de plusieurs kami (神 かみ) ayant pour but de protéger les êtres chers. C'est pourquoi de nombreux japonais y viennent régulièrement pour s'assurer de la bonne santé de leurs proches.


Très populaire, le sanctuaire fait également partie du pèlerinage des Tokyo Jissha (東京十社 とうきょうじっしゃ), les dix sanctuaires shinto choisis par l'empereur Meiji en 1868 pour symboliser la puissance de la ville à l'échelle du pays. En résumé, un lieu incontournable !







Oji, amoureux des arts depuis Edo




Otonashi Shinsui Kouen (音無親水公園 おとなししんすいこうえん)







Situé à la sortie de la garde d'Oji-ekimae, le parc Otonashi Shinsui est un petit coin de verdure qui a inspiré de nombreux artistes au fil des siècles.


Élaboré sous l'ère Edo (1603-1868), le parc est célèbre pour la rivière Shakuji qu'il abrite. Ornée de pierres, cette dernière a en effet fait l'objet de plusieurs représentations artistiques, et a notamment inspiré l'une des “Cents vues d'Edo” d'Hiroshige.


Aujourd'hui encore, bien que le site ait été en partie reconstruit suite aux affres de la Deuxième Guerre Mondiale, le parc reste très prisé des artistes locaux qui n'hésitent pas à venir faire des croquis de sa rivière de temps à autre.










Asukayama Kouen (飛鳥山公園 あすかやまこうえん)







Ouvert au public dès le XVIIIe siècle, le parc Asukayama, situé sur les hauteurs du quartier, est très apprécié des Japonais au moment de la floraison des cerisiers. Et pour cause, il offre l'une des plus belles vues de Tokyo en matière de Sakura (桜 さくら) !


Cet héritage bucolique, le parc l'entretien depuis Edo où il accueillait déjà de nombreuses représentations théâtrales. Encore aujourd'hui, une scène est à disposition des passants, et il n'est pas rare d'y voir quelques spectacles de chant ou de danse en fin d'après-midi.



















Le musée du papier







Niché au cœur du parc Asukayama, le musée du papier de Tokyo est un petit bijou trop peu connu.


En effet, pour 300 yens (2,30 euros) seulement, vous pourrez accéder à trois étages retraçant l'histoire du papier au Japon : un espace dédié aux méthodes de fabrication exposant quelques machines d'origine ; une aire de jeux où vous pourrez réaliser des petits challenges autour du monde du papier ; et une salle d'exposition remplie d'objets de différentes époques.


Personnellement, j'ai beaucoup aimé cette dernière, puisqu'on y découvre pas mal de choses insolites, de vieux kimonos en papier mâché aux carnets de santé ridiculement petits des notables du XVIe siècle par exemple.








Petit bémol cependant sur l'organisation du musée, peu adaptée aux étrangers !


En effet, bien qu'à l'accueil on vous donne un petit dépliant dans la langue de votre choix (japonais, chinois, coréen ou anglais), l'ensemble des écriteaux explicatifs est en japonais. Ajoutez que le dit-dépliant est totalement inutile, puisqu'il ne vous explique que l'histoire du lieu, et vous comprendrez donc aisément qu'on reste sur sa faim.








Pour terminer, j’aimerais souligner rapidement l’originalité de la boutique cadeaux du musée, qui vend aussi bien du papier à lettres que du papier WC imprimé à l'image d'estampes japonaises. Si vous cherchiez un souvenir de voyage qui sort de l’ordinaire pour vos proches, vous savez maintenant où aller…






Des transports des années folles



Des locomotives du siècle dernier







Au parc Asukayama, vous pourrez voir deux petites merveilles perdues au beau milieu du jardin d'enfants : une locomotive D51 qui était en circulation de 1936 à 1945, et un petit tram des années 60 qui servait à relier le Sud de Tokyo à la préfecture de Saitama.











Un monorail fort sympathique







Pour accéder au parc Asukayama (oui, toujours celui-là!), vous avez deux options : grimper les innombrables marches qui mènent au parc depuis la sortie de la gare d'Oji-ekimae, ou prendre un petit monorail de 6 places… gratuitement ! On se demande bien ce que j'ai pu choisir…







À noter cependant que le monorail n'est actif que de 10h à 17h. Après cela, la mairie de Kita encourage fortement l'esprit sportif.







Le dernier tram de Tokyo







Oji est également desservi par le dernier tramway encore en activité de la ville : la ligne Toden-Arakawa qui relie l'arrondissement d'Arakawa à celui de Shinjuku.


Ce tram propose un véritable voyage dans le temps puisqu'il passe par de nombreux petits quartiers historiques préservés des ravages de la Deuxième Guerre Mondiale. Pour quelques yens seulement, ça serait bête de ne pas en profiter !










 

Itinéraires


- Depuis la gare de Ueno: Ligne Keintohoku- 11 min.


- Depuis la gare d’Ikebukuro: Ligne Yamanote (jusqu’à Komagome)- Ligne de métro Namboku- 15 min.


- Depuis la gare de Shinjuku: Ligne Chuo (jusqu’à Yotsuya)- Ligne de métro Namboku- 25 min.



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