top of page

[Tuto] Secrets de grand-mère: l’encens et le yuzu






Il y a deux mois, j'ai discuté bien-être et beauté avec une vieille dame. Entre conseils chiffons tel que « faire attention à sa peau c'est important », et comparaisons culturelles comme « au Japon, on ne met pas trop de parfum contrairement à la France, car on préfère les odeurs légères », elle m'a parlé de deux pratiques peu répandues en France : l'utilisation de l'encens à des fins domestiques, et celle du yuzu. Huit semaines plus tard, j'ai donc décidé d'en faire une petite synthèse sous forme de tutos (Oui il m'a fallu huit semaines, on applaudit la motivation !).


J'entends déjà mon lectorat masculin se dire « encore un truc de nana », mais détrompez-vous Messieurs ! Ce billet est une belle occasion pour vous de développer votre culture G en découvrant deux rituels ancestraux méconnus en Occident. Alors, on s'accroche et on lit jusqu'à la fin (et si vous êtes sages, vous aurez peut-être droit à une photo sexy de mes pieds).



Encens, jeu et p’tites bébêtes



Depuis quelques années, l'encens a le vent en poupe dans les foyers français : multiples parfums proposés dans les magasins déco, vertus apaisantes prônées par les publicitaires, rien d'étonnant à ce qu'il soit de plus en plus utilisé pour lutter contre les mauvaises odeurs et donner une petite touche spirituelle aux intérieurs de ces personnes qui mangent bio et font du yoga (on en connaît tous une !).


S'il a fallu attendre un regain d'intérêt pour le développement personnel et l'explosion du rayon ‘‘bien-être’’ de la Fnac pour redorer le blason de l'encens dans l'hexagone, les Japonais n'ont pas attendus l'effet de mode pour introduire ce minéral dans leur quotidien.


Apporté de Chine par un moine au 8e siècle, l'encens a connu de nombreuses utilisations au cours des époques. S'il a toujours été employé à des fins religieuses, il était aussi utilisé en premier lieu pour ses vertus médicinales. Il faudra alors attendre le milieu de la période Heian (794-1185) pour que ce minéral intègre la routine domestique. Brûlés pour parfumer une pièce, les morceaux d'encens servaient alors de désodorisant naturel. Très odorants, ils pouvaient aussi être apposés à même la peau pour faire office de parfum.


Reconnaître les différentes fragrances est alors rapidement devenu un jeu chez les nobles : le kôdo.


Perçu encore aujourd'hui comme « un jeu galant », le kôdo est à l'encens ce que l’œnologie est au vin : à l'aveugle, les participants doivent nommer et dater les différentes senteurs qui se présentent à eux dans des petits pots à inhaler. Contrairement à la science du vin, l'inhalation dans l'art de l'encens n'est pas suivie d'une dégustation mais d'une écoute des différentes fumées. Oui, vous avez bien compris : une écoute ! Moi aussi j'ai été très surprise lorsque la petite mamie m'a dit cela. C'est pourquoi j'ai cherché à en savoir plus : la vitesse à laquelle brûle le minéral variant selon l'origine de ce dernier, le lieu de production de l'encens pourrait être déterminé en partie par les sons émis lors de sa décomposition. L'autre explication que la gentille vieille dame m'a donné est que l'écoute des crépitements apaiseraient l'esprit des participants.


Si le kôdo a persisté jusqu'à nos jours, l'usage de l'encens comme parfum aurait quant à lui disparu, les Japonaises lui préférant les produits des Grands Magasins. Bien qu'il soit toujours utilisé comme désodorisant naturel dans l'univers domestique, l'encens sert principalement aujourd'hui d'antimite ! En effet, de nombreux Japonais, comme ma petite mamie, en mettent encore quelques morceaux dans un tissu qu'ils placent dans le placard pour lutter contre ces bestioles saccageuses de vêtements. Une version locale de nos bons vieux sachets de lavande en somme !



Si vous aussi vous voulez essayer cet insecticide naturel, rien de plus simple :



Ce qu'il vous faut


- Quelques grammes d'encens


- Une attache de sac à congélation


- Un mouchoir en tissu


- Un ruban



(Photo : Aujourd'hui, on bricole !)

Ce qu'il faut faire


- Déposer l’'encens (en morceau ou en poudre) au cœur du mouchoir en tissu


- Accrocher l'attache au centre du ruban


- Nouer le ruban autour du mouchoir de manière à former un baluchon


- Accrocher le petit sac à l'aide de l'attache à une tringle du placard


(Photo : Un antimite tout beau made in Japan)




Le yuzu : du sel de bain naturel !



Le yuzu est un agrume japonais. Semblable à un petit citron, il est utilisé en cuisine comme assaisonnement pour le tofu par exemple, mais peut également servir en cosmétique comme sels bain.


Très riche en vitamine C, ce fruit est un anti-oxydant efficace qui serait très bon pour la peau. Voire pour la santé !


En effet, à chaque solstice d'hiver, les Japonaises prennent un bain aux yuzus. Selon les croyances, ce genre de bain le jour du solstice prémunirait des rhumes pour le reste de la saison !


Bien que nous soyons en mars, j'ai décidé de tester ce secret de beauté : à défaut de ne pas être malade, j'aurais peut-être au moins la peau douce.



Ce qu'il vous faut


- Deux ou Trois yuzus mûrs


- Une baignoire (soyons logique!)



(Photo : Mes nouveaux sels de bain !)




Ce qu'il faut faire


- Couper les yuzus en deux


- Faire couler le bain


- Laisser les fruits trempés dans l'eau pendant 10 minutes


- Profiter d'un bon bain chaud



(Photo : La préparation du bain… dans ma baignoire polly pocket)




Verdict ?


Après avoir trempouillée pendant une vingtaine de minutes dans l'eau, je peux vous dire que ma peau n'est pas forcément plus douce qu'avant. Néanmoins, le bain sentait délicieusement bon, c'est déjà ça (^_^).



(Photo : Bravo, vous êtes arrivé à la fin de ce billet ! La voici, la voilà, la photo “sexy” de mes pieds !)


45 vues
bottom of page