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Bref, je me suis fait enlever les dents de sagesse au Japon








Les dents de sagesse, c’est un peu comme les taupes à la campagne : ça apparaît inopinément un dimanche matin à un endroit non-désiré ; on se dit que ce n’est pas plus grave que ça et on les laisse en paix ; puis on regrette sa décision quand on constate que l’endroit en question est devenu un véritable champs de bataille où les nains de jardin déjà présents se font salement violenter par les indésirables.


Dans mon cas, les taupes avaient déjà pris possession du terrain il y a une dizaine d’années. L’herbe était encore verte dans le champs, et les deux invitées cohabitaient très bien avec les 28 gnomes qui s’alignaient fièrement le long des deux clôtures du terrain.


Puis, arriva la troisième taupe il y a deux ans…

Et là Messieurs-dames, ce ne fut plus la même histoire !


Réduction de l’espace au bord de la clôture inférieure, nains de jardin en perdition, et batailles dans les rangs pour savoir qui survivra sans dévier à l’invasion, le champs était devenu un véritable terrain miné ! Terrain qu’il a alors fallu désherber il y a quelques mois, pour neutraliser la semeuse de trouble et permettre aux gnomes de retrouver leur sérénité.







Il y a quelques mois de cela, je suis donc allée chez mon dentiste situé à Harajuku. Un homme très sympathique (qui parle même un peu anglais), qui m’a alors informé que je devais ABSOLUMENT faire arracher ma troisième dent de sagesse sous peine de voir mes maux de dents (et de tête) s’accompagner d’abcès, la dite dent ayant décidé de pivoter sur elle-même pour le ‘’fun’’.


Se faire enlever une dent ? Un jeu d’enfant me direz-vous !

Sauf que nous sommes ici dans la section ‘’bref’’ du blog. Et comme tout bon article de cette rubrique se doit d’avoir son lot de péripéties, vous vous doutez bien que l’arrachage de molaire n’a pas dû être une promenade de santé.


A quoi doit-on s’attendre lorsqu’on se fait enlever les dents de sagesse au Japon ? C’est notre petite histoire de la semaine !





(Les nains de jardin n’ont pas trop souffert au final)




Se faire retirer les dents de sagesse ‘’normalement’’



Si vous avez été plus chanceux que moi à la loterie médicale, l’extraction des dents de sagesse au pays du soleil levant devrait être un jeu d’enfant.


Il vous suffit de prendre rendez-vous chez votre dentiste habituel, de passer une radio de la mâchoire pour constater l’ampleur des dégâts, et votre dentiste se fera alors un plaisir d’arracher les indésirables sous anesthésie locale avec une pince et un petit scalpel stérilisés. Vous repartirez ensuite chez vous comme vous le pouvez, avec un petit coton dans la bouche et une ordonnance pour d’éventuels antibiotiques à aller chercher au drug store du coin si vous êtes un peu inquiet.



POINT.



Maintenant, si vos dents de sagesse ne sont pas sorties ou si vous avez des petits soucis médicaux, les choses se corseront un peu.


Deux types de situation s’offriront alors à vous : soit votre médecin est un beauf qui se contrefiche totalement de votre santé et qui se fera un plaisir d’arracher tout ce qu’il y a à arracher en cabinet, advienne que pourra ; soit votre dentiste est un type bien qui préfère s’asseoir sur plusieurs milliers de yens en vous laissant aux mains d’un chirurgien dentiste à l’hôpital pour être certain que tout se passe bien.


Personnellement, j’ai eu de la chance, puisque mon dentiste était clairement de la deuxième catégorie.


En effet, je ne peux PAS me faire arracher les dents de sagesse comme si j’allais me faire couper les cheveux. D’ailleurs, je ne peux RIEN me faire arracher comme si j’allais me faire couper les cheveux (non pas qu’on aille se faire amputer d’un bras tous les quatre matins non plus), puisque dans mon cas les antibiotiques sont automatiques. VRAIMENT automatiques.


La raison ? Je vis depuis presque 13 ans avec un staphylocoque doré qui n’attend qu’une petite incision pour se réveiller...




(Cette phrase prend tout son sens au Japon (sources : ameli.fr))




La parenthèse glauque mais nécessaire : mon ménage à trois



Avant de reparler en détails de l’expérience très culturelle que fut l’extraction de mes dents de sagesse dans un hôpital japonais, faisons une rapide parenthèse pour que vous compreniez un peu mieux le background de notre histoire.


Pour cela, il faut remonter 13 ans en arrière, lors de mon mariage forcé avec Bibiche, l’épouse prévenante qui me sert de tuteur (Spoilers pour ceux qui découvrent l’existence de Bibiche : c’est une arthrodèse).




(Un ‘’beau’’ mariage en perspective (sources : Jezebel))




C’était un beau matin de juillet, ou alors il pleuvait, je ne me souviens pas. Bibiche revêtue de ses plus belles vis venait de signer les papiers qui nous unissaient désormais à la vie et à la mort, et moi, je commençais doucement à reprendre mes esprits et à découvrir avec bonheur notre nouvelle vie maritale. Ou pas, je ne me souviens pas.

Rien n’aurait alors pu entacher notre joie, si ce n’est un petit détail que Bibiche avait omis de dire au prêtre qui nous a uni.


Car oui, Bibiche n’est pas arrivée les mains vides à la cérémonie ! Non contente de parader toute de titanium vêtue le long de ma colonne vertébrale, elle avait amené avec elle un invité surprise! Invité qui a failli mettre à mal le mariage et plier l’union en 5 jours en entraînant la mort de la deuxième partie : Lord Staphylococcus Aureus, Seigneur des maladies nosocomiales et Grand Intendant du décès par septicémie et choc toxique.








Plus communément appelé ‘’staphylocoque doré’’, le Staphylococcus Aureus est une bactérie qu’on retrouve sur à peu près 30 % à 50 % de la population mondiale d’après l’Institut Pasteur (ce qui veut dire que statistiquement un lecteur sur deux de Miss Frenchy Japan pourrait donc l’avoir). Ne commencez pas à vous affoler, les porteurs sains ne développent aucun symptôme, puisque le staphylocoque est généralement considéré comme « un membre de la flore bactérienne naturelle de la peau et des muqueuses » (Institut Pasteur).


Toutefois, cela ne veut pas dire que la bactérie est inoffensive ! Et cette dernière serait même à l’origine de plus de 33 000 décès par an dans l’Union Européenne si on en croit les derniers chiffres de Sciences Avenir.

L’infection se fait en réalité lorsque la barrière cutanée est rompue et que la bactérie entre dans l’organisme… comme lors d’une intervention chirurgicale.








Que s’est-il donc passé dans mon cas ? Disons simplement que la bactérie a pris ses aises.

Car si les deux premiers jours la douleur au niveau de la cicatrice et la fièvre ne font que s’intensifier, au bout de cinq jours, vous devenez littéralement gris. Votre sang est tellement noir et épais que les prises de sang deviennent impossibles, et le pus qui s’écoule de votre cicatrice a l’odeur de la mort (étape qui suit en général de près la phase ‘’grise’’). Enfin, c’est ce qu’on dit, moi je ne me souviens pas.


Voyant que les antibiotiques ne marchaient pas et que les bonnes sœurs de l’hôpital avaient déjà visité ma chambre plusieurs fois sur demande de Mamie Frenchy-Japan (la même qui était venue toute seule au Japon avec son petit baluchon pendant 1 mois à l’âge de 83 printemps), les médecins ont eu la bonne idée de me réopérer pour voir un peu ce qui se passait. Après tout, c'est logique: quand votre patiente commence à ressembler de près à la petite soeur de Sadako, c'est que ça ne va pas forcément très bien.


On me réopère donc, on essaie de dire à l'ex de Bibiche que le mariage à trois n'est définitivement pas de coutume en France. Et là, PAF !


Arrêt cardiaque au bloc !








Ce qui s’est passé ensuite a probablement dû se résumer à un mauvais pile ou face entre la faucheuse et mon ange gardien.


Pile, elle meurt. Face, elle survit, mais elle garde le staphylocoque à vie avec en prime une phobie des hôpitaux pas piqué des hannetons et une amnésie totale de cette période de sa vie (parce qu'une histoire sans amnésie, c'est pas une bonne histoire) !


La faucheuse lance la pièce. La pièce retombe : face.


Joie pour mes parents quand le chirurgien ressort du bloc, miracle d’après ma grand-mère, et réussite pour les médecins (voire surprise pour les trois-quarts du corps médical présent qui avait parié sur pile) : j’ai survécu.




(Quand le deal avec le Staphylo n’était pas tout à fait avantageux)




Treize ans plus tard, le staphylocoque dort. Je n’ai toujours pas retrouvé les souvenirs de mon passage dans les hôpitaux de Paris, et je n’ai pas fait un seul bilan sanguin depuis que je vis au Japon car je m’évanouis environ deux fois lorsque je fais une prise de sang : une fois avant et une fois après.


Maintenant que vous avez le background de l’histoire, vous comprenez peut-être un peu mieux pourquoi mon dentiste a préféré refiler la besogne à un confrère.




(Quand tu veux te dédouaner de toute responsabilité médicale)





Premier rendez-vous à l’hôpital ou l’art non maîtrisé du choc culturel


Votre dentiste a eu un petit coup de stress et a préféré vous envoyer à l’hôpital pour faire retirer vos dents de sagesse ? Parfait ! C’est donc muni(e) de votre lettre de recommandation que vous allez pouvoir vous évanouir faire arracher les dents dans le plus gros hôpital de la ville !


En effet, vous ne passerez jamais entre les mains d’un spécialiste au Japon en un claquement de doigt. Bien sûr que non !

Au préalable, il vous faudra obtenir une lettre de recommandation rédigée par votre médecin en cabinet, où ce dernier explique que votre cas est assez ‘’grave’’ pour nécessiter les soins d’un grand ponte (valable quelque soit la spécialité médicale). La lettre devra ensuite être présentée au secrétariat de l’établissement lors de la prise de rendez-vous, pour vérifier que vous avez bien le droit de venir garnir la liste d’attente déjà bien longue du chirurgien que votre médecin vous a attribué. Fun fact, cette dernière est en général composée à 75 % de personnes de plus de 65 ans !










Le premier rendez-vous ne tardera généralement pas trop. Et deux semaines plus tard, vous foulerez à nouveau le sol du département dentaire pour faire votre radio de la mâchoire et rencontrer ENFIN votre chirurgien. Comme dans tous les hôpitaux que j’ai fait en France, vous allez alors devoir attendre beaucoup pour pas grand-chose, puisque la consultation ne servira au médecin qu’à faire le point et à régler les deux ou trois détails de l’extraction dentaire à venir.


Dans mon cas, ce fut le moment opportun pour aborder les différents traitements en cas de potentiel retour du staphylocoque, et pour convenir d’un petit système d’électrodes pour vérifier que je ne tourne pas de l’œil pendant l’extraction qui se fera sous anesthésie locale.

Dans un autre registre, ce fut également le bon moment pour constater les différences culturelles qui existent entre la France et le Japon en matière de médical.


En effet, les salles individuelles de consultation sont ici inexistantes !

En tout cas, à l’hôpital Universitaire de Tokyo, qui vous invite à épiloguer sur votre vie bucco-dentaire à côté de Masako 67 ans, dont les séparations en plastique posées entre chaque table n’empêchent en rien son histoire de gingivite-qui-a-mal-tourné de parvenir à vos oreilles.


Si l’ambiance sonore est pour le moins particulière, ce n’est pourtant pas cela qui m’a le plus surprise. Non.

Car si les histoires de dents de tout à chacun peuvent parfois être difficiles à écouter, le son n’est rien quand la scène que vous avez sous les yeux coïncide étonnement avec les images mentales que vous vous faites d’un soin de gingivite.


Et pour cause !


En face des tables de consultation parfaitement accolées les unes au autres, se trouve une petite chaise sur laquelle est assis votre médecin. Et dernière cette petite chaise, se trouvent d’autres médecins en train de soigner leurs patients confortablement installés sur des fauteuils qui ne permettent, certes, pas de voir le visage desdits patients, mais qui laissent la possibilité d’admirer à foison tous les actes des praticiens et des infirmières dont les aspirateurs de bouche se gorgent de sang.


Les seules personnes qui ne sont alors pas témoins de ça ?


Les patients eux-mêmes !


Car oui ! Le Grand Responsable des Rideaux d’Hôpital a eu la bonne idée de mettre de vrais rideaux entre les fauteuils, mais PAS entre les fauteuils et les tables de consultation !

Après tout, c’est vrai, on se relève souvent de sa chaise pour regarder son voisin de fauteuil se faire charcuter la gencive. Le dentiste, c’est un peu comme le coiffeur au final : quand on a pas d’idée sur ce qu’on veut faire, on va demander ‘’la même chose que le voisin’’ , en un peu moins rouge et un peu moins gonflé, car nous on veut que ‘’ça reste naturel’’ ! Obviously !









Est-ce parce que je suis sensible à ce genre de choses, je ne sais pas, mais toujours est-il que je n’attendais pas avec grande impatience le jour de l’extraction de ma dent de sagesse quand je suis sortie de l’hôpital ce jour-là.


Pas de chance pour moi, ce moment est arrivé plus vite que je ne pensais.



L’extraction partie 1 ou le choc culturel toujours non maîtrisé


Un mois plus tard, me voilà sur le fameux fauteuil, électrodes branchés, jambes qui tremblent, et à deux doigts du malaise à la vue du chirurgien qui commence à préparer ses outils de torture juste sous mes yeux.


Faisons-la courte : Je ne suis pas tombée.

Le point négatif ? Le médecin n’a même pas eu le temps de finir son anesthésie que le moniteur s’est mis à bipe. De 80 battements par minute, j’étais passé à 140! Chose tout à fait normal pour moi, mais quelque peu dérangeante pour le chirurgien qui a préféré stopper l’extraction et m’envoyer voir l’anesthésiste.


Et c’est LÀ que je me suis dit que les médecins japonais n’étaient pas aussi mauvais qu’on le laisse entendre...



En effet, ces derniers ne jouissent pas d’une très bonne réputation sur l’archipel.

Un peu laxistes, pas très compétents, et pas vraiment compatissants, les médecins foireux et les mauvais souvenirs qui s’y rapportent font le bonheur de la presse et des repas de famille au Japon.


Pourtant, c’est bien la première fois que j’ai été encadrée à ce point pour une crise de panique à l’hôpital !


D’habitude en France, je tombe, je me réveille, on attend un peu, et on recommence les soins. Je me souviens même d’un ophtalmo quand j’avais 20 ans qui m’a demandé ‘’d’arrêter de faire mon cinéma’’ car j’avais pris peur quand il m’a retourné la paupière pour aller chercher une lentille coincée !


Quelle ne fut donc pas ma surprise lorsqu’on m’a proposé des solutions pour ‘’avoir moins peur’’ dans un pays réputé pour mépriser les troubles psychologiques !


Japon 1- France 0.








Ayant repris mes esprits, je suis donc descendue deux étages plus bas pour aller voir l’anesthésiste.


Je m’avance lentement dans le couloir, croise une infirmière qui m’indique l’endroit où le médecin se trouve, et continue ma route jusqu’à ce que j’arrive à destination.

Et c’est là, au bout de ce couloir sombre, que je tombe nez à nez avec une vitre géante donnant directement sur…. une salle d’opération.


Japon 1- France 36.





Il faudra un jour qu’on m’explique COMMENT ce genre de choses est-il possible ! Mieux ! POURQUOI !


POURQUOI peut-on se retrouver nez à pieds avec un type endormi sur une table d’opération, tuyauté de partout avec des médecins en blouse verte tout autour de la bouche, quand on n’a PAS de doctorat en médecine ?!


Et POURQUOI l’anesthésiste sort dudit bloc comme une fleur pour venir me parler ?!


CECI.N’ARRIVE.QUE.DANS.GREY’S ANATOMY !





Après de vagues salutations, la médecin me fait asseoir un peu plus loin pour m’expliquer les différentes formules d’anesthésies que l’hôpital Universitaire de Tokyo propose (et accessoirement m’éloigner de la vitre pour que je ne vomisse pas sur ses petits chaussons verts).

‘’Formules’’ est bel et bien le mot approprié ici, puisque le patient choisit lui-même ce qu’il veut sans aucun examen préalable.

Anesthésie générale par intraveineuse ? Masque à oxygène pour estourbir ? Cachets pour ralentir le cœur ? Prenez ce que vous voulez, après tout on ne vous pèsera pas pour les dosages !


Japon 1- France 47.


Ayant étudié beaucoup de choses mais pas la médecine, j’ai décidé de partir sur l’option qui me semblait la plus raisonnable pour une extraction de 3 minutes : celle des cachets. Cachets que l’anesthésiste m’a d’ailleurs décrits comme étant des cachets « qui fatiguent un peu » et « qu’il faut mieux prendre une heure avant à l’hôpital » pour « éviter de s’évanouir dans le métro » parce que « on ne sait pas bien l’effet que ça peut avoir ».

Après avoir entendu ça, dites-moi maintenant FRANCHEMENT qui aurait choisi l’anesthésie générale ?








Je suis sûrement mauvaise langue. Et si ça se trouve on vous pèse en vue d’une anesthésie générale. J’espère ! Cela dit, je suis repartie ce jour-là avec l’ordonnance de l’anesthésiste alors que les seules indications que l’hôpital avait sur mon poids était une vague approximation faite par moi-même, basée sur le souvenir que j’ai des chiffres qu’indiquait la balance la dernière fois où je me suis pesée il y a quatre ans de cela.


Quoi qu’il en soit il faudra bien faire avec, car mon troisième rendez-vous était déjà planifié !



L’extraction partie 2 ou le happy ending (financièrement) maîtrisé


Trois semaines plus tard, me revoilà sur le fameux fauteuil, électrodes branchés et jambes qui tremblent, avec un cachet pour limiter les battements cardiaques dans l’estomac. Le chirurgien prépare alors ses instruments de torture, anesthésie rapidement la gencive avec un petit coton, et pique pour endormir complètement la zone.


Ce qu’on peut retenir de cela ?


Le cachet fait effet !


Mon cœur s’est accéléré sous la sensation de l’aiguille et j’ai toujours envie de prendre un aller simple pour Tombouctou, mais rien d’alarmant jusqu’ici.


Ce qu’on peut également retenir de cela ?


L’anesthésie ne marche pas !

Il aura fallu un petit coup d’aiguille servant à vérifier que la zone se soit endormie pour constater 5 minutes plus tard qu’elle n’était pas DU TOUT endormie.


Bien préparé comme il est, le médecin me fait alors une deuxième injection. Puis la moitié d’une troisième, car la deuxième n’a pas fonctionné non plus.

C’est donc avec une patiente ayant deux fois et demie la dose normale (au Japon) d’anesthésie dans la gencive que le chirurgien s’attelle à sa besogne : extraire la dent de sagesse.





La suite fut alors très rapide.

Le chirurgien déchaussa la dent, tira dessus avec une petite pince, puis l’infirmière joua de l’aspirateur de bouche pour permettre au médecin de désinfecter un peu l’intérieur de la gencive. En tout : moins de deux minutes !

J’aurais donc dû prendre trois rendez-vous à l’hôpital, être confrontée à des visions de cauchemar, et recevoir trois anesthésies locales pour DEUX MINUTES de soin.


À peine ai-je eu le temps de me dire que cette expérience malheureuse pourrait toujours me servir les prochaines fois, que le chirurgien me tendit un verre d’eau accompagné d’anti-douleurs et du sacro-saint traitement antibiotique. Traitement, que je devrai alors prendre pendant deux semaines, entrecoupé de deux visites à l’hôpital pour surveiller l’état de la gencive.


C’est donc sous-traitement et la bouche pleine de coton que je repartais chez moi.


Tout aurait alors pu s’arrêter ici, si l’histoire n’avait pas laissé sans réponse une question que vous vous posez certainement depuis le moment où le chirurgien a extrait la dent de sagesse :


Combien ça coûte ?


Que va-t-il advenir de la molaire ?


Et bien, c’est également la question que m’a posé le chirurgien une fois l’infirmière revenue avec la dent nettoyée et posée sur un petit tissu en me disant qu’elle était en parfaite santé.


Vais-je la ramener à la maison ?


Bien sûr ! Et je vais l’appeler Giselle et lui payer des études de droit !


Après m'être rendue compte que je n'étais pas encore prête à être mère, j’ai finalement préféré laisser Giselle au bon soin de l’infirmière avant de rentrer chez moi en taxi.

Nous sommes donc ici sur une histoire qui finit bien.


Bref, un happy-ending.


Sinon, ça coûte 26,600 JPY (219 euros) sans les antibiotiques, ni le cachet pour le cœur, ni les visites bonus. Oui, on parle d’une SEULE dent.








Conclusion



Bien que j’ai perdu un peu de temps à cause du stress qu’il a fallu neutraliser, je ne regrette ABSOLUMENT pas d’avoir fait retirer ma dent de sagesse à l’hôpital plutôt qu’en cabinet. Je n’ai pas eu mal du tout, et je n’ai même pas eu de fièvre ou de gonflement contrairement à ce que j’ai pu lire sur les forums japonais lorsque les patients allaient en cabinet et ne prenaient pas ou peu d’antibiotiques derrière. J’ai également eu un suivi au top de la part du chirurgien, tout comme de mon dentiste habituel qui m’a envoyé quelques conseils post-opératoires par mail.

J’espère donc que ce petit bref pourra contre-balancer un peu toutes les mauvaises histoires qu’on peut lire sur les dentistes japonais sur internet, car il faut le souligner : il y a aussi de très bons spécialistes sur l’archipel (et c’est celle qui s’évanouit pour un oui ou pour un non à la vue d’une blouse qui le dit) !



Recommandations



- Mon dentiste habituel

Harajuku First Dental

Horaires : de 10h à 13h30 puis de 15h à 20h (lundi, mardi, mercredi, vendredi), de 10h à 13h puis de 14h à 17h (jeudi, samedi), fermé le dimanche.

Adresse : 〒150-0001 Tokyo, Shibuya City, Jingumae, 1 Chome−11−11 グリーンファンタジア

Itinéraire : à quelques minutes à pied de la gare Meiji-Jinguemae (lignes Chiyoda, Fukutoshin)

Demande de rendez-vous: par mail (http://www.harajuku1st.com/ )


- L’Hôpital Universitaire de Tokyo

Tokyo Medical And Dental University, Medical Hospital

Horaires : de 08h30 à 17h (département dentaire), fermé le samedi et le dimanche.

Adresse : 1 Chome-5-45 Yushima, Bunkyo City, Tokyo 113-8519

Itinéraire : en face de la gare Ochanomizu (lignes Chuo,Chuo-Sobu, Marunouchi)

Demande de rendez-vous : sur place ou par téléphone (03-3813-6111)



Sources


AFP (coll.), « Les bactéries multi-résistantes responsables de 33.000 morts en Europe », Sciences avenir.fr, 2018. [En ligne] à l’URL : https://www.sciencesetavenir.fr/sciences/les-bacteries-multi-resistantes-responsables-de-33-000-morts-en-europe_129242


INSTITUT PASTEUR (coll.), « Le staphylocoque », Pasteur.fr, 2016. [En ligne] à l’URL: https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/staphylocoque

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