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Bref, le blog a un an !






En feuilletant mes archives Tumblr je me suis rendu compte que le blog fêtait son premier anniversaire cette semaine. Si à l'origine, je n'avais pas forcément prévu de poster quelque chose pour l'occasion, j'ai finalement décidé d'en profiter pour activer le mode “je-raconte-ma-vie-sur-internet”, mode oh combien prisé sur la blogosphère.






La flemme olympique



Comme vous avez pu le constater dernièrement, mes articles se sont espacés. Si les premiers temps je publiais un article par semaine, les mois ont défilés, mes journées se sont remplies, et la publication hebdomadaire initialement établie s'est progressivement transformée en une publication bimensuelle.


Entre le travail, ma fâcheuse tendance à côtoyer le sol de trop près et les cours de japonais que j'ai repris, il m'était devenu difficile de tenir mon rythme d'écriture.


Ajouté à cela la flemmingite aiguë que j'ai attrapée à l'automne dernier et qui ne me lâche plus depuis, et vous avez l'essentiel des raisons qui font que le blog ressemble à ce qu'il est aujourd'hui.



(Quand tu essaies d’écrire un article)




Pourtant, ce ne sont pas les idées qui manquent ! C'est même plutôt le contraire !


J'ai eu une dizaine de sujets en tête ces dernières semaines, j'en ai couché la moitié sur word, j'ai commencé à rédiger plusieurs billets et je n'en ai terminé aucun. Les raisons ? Des données que je ne trouve pas pour les articles orientés socio, ma mémoire qui flanche lorsque j'écris un coup de cœur, et en tête du peloton, l'altérité de mon intérêt !


Un fait divers sordide concernant une jeune patiente décédée à la suite d'un avortement réalisé par un médecin sans licence ? Une bonne amorce pour parler de l'avortement au Japon ! Un tract distribué par un rabatteur en plein milieu d'une rue un bel après-midi de novembre ? Une occasion pour se renseigner sur le phénomène des Host sur l'archipel et pourquoi pas en profiter pour en interviewer un ou deux au passsage ! Un nouveau café que j'ai apprécié ? Pourquoi ne pas en faire une review et venir grossir le dossier “MFJ” de mon PC ?


Bref, vous l'aurez compris, je me noie dans mes idées et rien n'avance. Pire encore, j'ai l'impression de perdre le fil conducteur du blog.



(Quand tu as une nouvelle idée pour le blog)




Miss Frenchy Japan, de l'anthropologie un peu trop décomplexée ?!



En effet, à l'origine de ce Tumblr, ma volonté d'écrire des articles à visée socio-anthropologique dans le but de faire découvrir un aspect du Japon qui me tient à cœur : sa société !


La manière d'appréhender le monde, le sens caché derrière les actes du quotidien, pourquoi tel fait social se déroule de cette manière dans ce pays et pas dans un autre, ce sont toutes ces choses qui me plaisent à découvrir et à faire partager. Pourquoi les Japonaises partent-elles en guerre contre les touristes chinoises dans les grands-magasins ? Pourquoi me donne-t-on un sac noir au supermarché lorsque j'achète des serviettes hygiéniques ? Pourquoi la Hallyu cartonne-t-elle au Japon ? Tous mes questionnements peuvent paraître absurdes aux yeux de beaucoup de personnes. Pourtant, c'est bien ces actes du quotidien qui façonne la vie sociale.




Si la ligne directrice était plutôt claire dès le départ, je me suis perdue en cours de route : Top et tutos, coups de coeur, la minute n'imp, j'ai dû créer de nouvelles rubriques au fur et à mesure que mes intérêts se dispersaient. Parce que oui, Miss Frenchy Japan c'est aussi du grand n'importe quoi. Je vais vous parler du suicide à la Durkheim une semaine, pour vous présenter un top sur les produits de beauté les plus étranges que j'ai pu trouver en magasin la semaine suivante.


Oui, je suis seule dans ma tête. Non je ne suis pas toujours très fière de mes choix éditoriaux.


Néanmoins, je pense que le blog reflète bien ce que j'ai pu apprendre ces dernières années : à trop vouloir être sérieux on se casse les dents !






Moi, mes diplômes qui ne « servent à rien » et ma carrière de chercheuse ratée



Vous avez des masters, des bachelors ou autres licences au nom très complexe et totalement inutiles sur le marché du travail ? Bienvenue au club !


Académiquement parlant, je suis titulaire d'un DEUG de sociologie, d'une double licence communication et sciences du langage option FLE et d'un master d'anthropologie asiatique spécialité langue et culture japonaise (et son orchestre). Temps passé à parfaire ma culture générale ? Beaucoup ! Utilité concrète sur le marché de l'emploi ? Zéro.




J'ai toujours adoré les cultures étrangères, et depuis que je suis petite je regarde régulièrement des documentaires à la télévision. A l'âge de 15 ans, en zappant entre deux épisodes de Lizzie McGuire sur Disney Channel je suis tombée sur un reportage sur le Japon. J'ai tout de suite été piquée de curiosité par ce pays lointain qui me semblait bien différent de la France.


Avec le recul je me dis que j'aurais peut-être mieux fait de rester sur Disney Channel. J'ai passé les années suivantes à me familiariser avec les mangas et les drama, puis avec l'histoire du pays, sa culture et sa géographie en collectionnant les Atlas sur l'archipel.


Après une dépression semblable à celle des années 1930 en maths sup’, j'ai décidé de faire ce qui m'intéressait le plus : étudier les cultures étrangères.


Désireuse de devenir journaliste plutôt que chercheuse, j'ai bifurqué vers un diplôme en communication que j'ai doublé d'un diplôme en sciences du langage (oui, je suis pour un enseignement humaniste), pour revenir par la suite vers mon premier amour : la culture japonaise. En master, je me suis alors spécialisée dans l'étude des rapports de genre au Japon et j'ai choisi d'étudier les plongeuses artisanales ama (afin d'éviter des longueurs inutiles à ce billet déjà beaucoup trop long, je vous invite tout de suite à aller consulter le résumé de mon travail sur le site DUMAS du CNRS pour savoir de quoi cela retourne).


J'ai vraiment adoré travailler sur ce sujet ! C'est pourquoi, en 2015 je suis partie à Ise, dans la préfecture de Mie afin de poursuivre mes recherches sur les plongeuses. Et c'est là que les choses se sont corsées. Le cadre était magnifique, là n'est pas le problème ! A contrario, la langue (le patois ama au petit déjeuner n'étant pas ce qu'il y a de plus digeste) ; les enquêtés locaux qui m'ont embrouillée comme une enfant de 5 ans à qui on veut faire croire que le Père-Noël existe ; et le manque de ressources financières pour continuer mon projet ont fait que j'ai abandonné mon terrain et que je me suis mise à chercher un plan B.





(Photos : Des ama lors d'un matsuri près de Toba (Mie-Ken))




J'ai tout d'abord postulé à la Maison Franco-Japonaise de Tokyo, une antenne du CNRS spécialisée dans la recherche en science sociales, afin d'effectuer un stage rémunéré. Première douche froide : j'avais oublié qu'en France, le monde académique est un serpent qui se mord la queue. Pour postuler, il faut un doctorat.


J'ai donc ensuite totalement abandonné l'idée de faire de la recherche et j'ai décidé de débarquer comme une fleur sur le marché du travail avec mes diplômes mention TB. Comment vous dire que la deuxième douche froide ne s'est pas faite attendre.


Les ama c'est très intéressant dans un colloque ou dans un docu-fiction sur Arte mais pas du tout au sein d'une entreprise, la biographie de Tokugawa Ieyasu ou la pratique du gendre adopté dans les familles japonaises aisées n'ayant aucun héritier masculin non plus. A la rigueur, cela pourrait intéresser Michel de la compta un jeudi matin à la machine à café, mais en aucun cas Richard le directeur des ressources humaines qui vous regarde avec dédain et qui ne voit que “inutile mention perte de temps” dans la case formation de votre curriculum vitae. OUI, l'anthropologie n'a AUCUNE valeur aux yeux des recruteurs. Tout comme un diplôme de communication pour postuler à un poste de rédacteur sans avoir fait d'école de journalisme au préalable.


C'est donc comme cela que je me suis résignée à chercher un poste qui correspondait à mes attentes et que j'ai finalement trouvé un poste dans le FLE… au Japon ! Je fais donc partie de ces personnes qui ont décroché un job grâce à une option fléchée choisie en L3 pour “tester par curiosité” (et là tous les étudiants qui me lisent se demandent si leur option tibétain, matière clairement sacrifiée et sous-évaluée, prise par défaut en L2, va leur servir un jour).



(L’art de remplir sa fiche pédagogique like a boss)




Et le blog dans tout ça ?



Vous l'aurez donc compris, Miss Frenchy Japan est né du mélange de mon amour pour la culture japonaise, des cendres de mes rêves professionnels, et de mon humour plus ou moins douteux.


Bien que je ne devienne jamais chercheuse ou journaliste, écrire sur le Japon restera toujours une passion que j'ai été très heureuse d'avoir pu partager cette année avec ceux qui me suivent. Tous vos petits messages FB, vos commentaires, et vos réactions m'ont permis d'atténuer le goût amer que m'avait laissé mon expérience de terrain. Grâce au blog, j'ai également pu échanger avec d'autres personnes intéressées par le Japon et sa culture, contribuer à Dozodomo, et je me suis même fait une nouvelle copine blogueuse.


La première année de MFJ aura donc été plus que positive !





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