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Le scandale du « train d'Osaka »: un exemple de racisme ordinaire au Japon ?






C'était LE scandale de la semaine dernière au Japon : lundi 10 octobre, un conducteur de train d'Osaka s'est excusé auprès des passagers parce qu'il y avait « beaucoup d'étrangers » à bord.





Quand il faut tourner 7 fois sa langue dans sa bouche avant de parler…



C'est après avoir entendu un usager se plaindre du nombre d'étrangers sur la ligneNankai reliant le quartier de Namba à l'aéroport national d'Osaka, que ce conducteur âgé d'une quarantaine d'années a pensé qu'il serait de bon ton de prendre le micro : « Mesdames, messieurs, il y a beaucoup d'étrangers dans le train. Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée ».



Suite à l’incident, la compagnie ferroviaire qui employait le conducteur a bien évidemment donné un avertissement à son employé qui ne « pensait pas à mal ».


Malheureusement, il était déjà trop tard : la toile s'enflammait !



(Photo : Ça s'emballe sur internet !)




En effet, depuis lundi dernier, les propos du quadra sont repris en masse par le net japonais comme par les networks internationaux. Si aux delà des frontières japonaises, tout le monde s'accorde à dire que la remarque du conducteur était déplacée, du côté de l'archipel les réactions semblent bien plus mitigées et on ne voit pas forcément la maladresse de l'employé de chemin de fer :


« La remarque est un peu déplacée »
« Je ne pense pas que cela soit de la discrimination »
« Ce n'est pas grand-chose, c'est juste marrant »



Pire encore, certains internautes cautionnent cette intervention, les étrangers étantbruyants et grossiers :


«  [En parlant de l'annonce du conducteur] Je suis d'accord, et je pense qu'on ne peut pas le blâmer pour cela »
« Ces dernières années, il y a vraiment beaucoup d'étrangers… »
« C'est vrai qu'il y a beaucoup d'étrangers qui parlent fort dans le train »
« [A propos de l'annonce] Ce n'est pas une mauvaise chose »





Les étrangers tous égaux face à la discrimination ?




Bien que dans l'imaginaire collectif l'étiquette de “l'étranger braillard et mal-élevé” puisse se coller à n'importe quel non-Japonais présent sur le territoire, elle reste encore particulièrement associée à la communauté chinoise.



J'avais expliqué ici l'origine de l'animosité entre la Chine et le Japon, et sa visibilité dans des actes de la vie quotidienne comme le shopping. Le mois dernier, j'ai encore eu droit à un aperçu de ce ressentiment.


Après une sortie à Harajuku, mon amie et moi avions décidé d'aller dîner dans un petit restaurant près de la gare. L'établissement en lui-même ne payait pas de mine : c'était une brasserie tout ce qu'il y a de plus banale, mais les prix attractifs ont fait que nous avons franchi la porte d'entrée. Le restaurant était très petit : six tables seulement, et un bar derrière lequel le personnel s'activait en cuisine. Si d'ordinaire mon amie est toujours très loquasse sur la décoration du lieu ou sur le menu proposé dès qu'elle franchit le corridor, ce jour-là, ce ne fut pas le cas. Bien que surprise, je ne m'en suis pas tracassée plus que cela, et cette dernière ayant retrouvé sa langue bien rapidement une fois installée à table, nous avons passé une bonne soirée. Ce n'est qu'une fois l'addition payée et le retour à la fraîcheur des rues de Tokyo, que j'ai enfin eu droit à un commentaire de sa part sur l'ambiance de la brasserie. Moi qui m'attendais à une remarque sur la couleur du mobilier ou sur la présentation de son plat, quel ne fut pas mon étonnement quand elle commença à m'expliquer que si le service et la décoration n'était pas soignés, c'était en partie parce que le personnel était Chinois ! Pour tout vous dire, cela m'a mis très mal à l'aise. Tout d'abord parce que le service était loin d'être déplorable, mais surtout parce que mon amie ne s'est même pas rendue compte du caractère déplacé de ses propos : pour elle, il était évident d'associer ce qui lui avait déplu dans ce restaurant à la nationalité du personnel, comme un et un font deux.



(Photo : Ah les conversations gênantes de fin de soirée !)




Des anecdotes comme celle-ci, il y en a à la pelle. Cela va des touristes que l'on regarde avec dédain dans le métro, au harcèlement scolaire des enfants métisses, dits « hafu » et qui ne sont pas tout à fait considérés comme “Japonais”, en passant par le recruteur qui sera réticent à la vue d'un “Chang” ou d'un “Smith” sur le CV.



Personnellement, je n'ai jamais été réellement victime de discrimination au Japon.


Même à Ise, petite ville de campagne au cœur de la préfecture de Mie où j'ai fait mes recherches, célèbre pour son temple et… son temple, je n'ai eu aucun problème de “cohabitation” avec les habitants.


Certes, quand j'allais faire mes courses au supermarché du quartier, les mamies étaient un peu surprises de me voir débarquer de nulle part au rayon fruits et légumes, mais je n'ai jamais eu droit à une remarque désobligeante de leur part. Il faut dire que les étrangers qui viennent se perdre à Ise-shi sur du moyen ou long terme, ce n'est pas monnaie courante. Une fois, un papy m'a même demandé si je m'étais égarée en chemin étant donné que j'étais loin des lieux touristiques : je rentrais chez moi !


Si les locaux m'ont toujours traités avec bienveillance, je dois néanmoins avouer que mon statut d'étrangère n'a pas facilité mes recherches de logement. Les propriétaires des environs étant réticents à l'idée de louer à un non-Japonais, je n'aurais probablement pas trouvé d'appartement si des amis ne m'avaient pas aidée. Qui sait, les bailleurs avaient peut-être peur que je fasse trop de bruit ou que je ne respecte pas les règles de vie collective comme l’étranger qu'ils avaient en tête ?





(Photos : Les rues bondées d'Ise)




A contrario, la capitale étant beaucoup plus cosmopolite que la campagne du Kansai, je n'ai eu aucune difficulté à me loger à Tokyo en étant “étrangère”. Et s'il m'arrive parfois de croiser quelques regards insistants au détour d'une rue, je me dis que c'est simplement de la curiosité ou un manque de contact avec l‘Autre dû à une ouverture tardive sur l'Occident.






La folle histoire de la culture insulaire




Le Japon étant un archipel, l'esprit insulaire est bien présent. Coupé du monde physiquement, l'esprit l'est aussi : on pense Japon, on vit Japon et le reste du globe n'a que peu d'intérêt. Pensez à la mentalité Corse (*que je respecte et que j'aime beaucoup soit dit en passant*), eh bien ici, c'est la même chose, mais à l'échelle de tout un pays ! Il n'y a qu'à se tourner vers les médias pour s'en rendre compte.


Si vous êtes en quête de l'actualité nationale, vous trouverez votre bonheur du côté des journaux et de la télévision : de la politique à l'économie, en passant par les news peopleet les rencontres sportives, tout y est. A contrario, pour ce qui est des nouvelles du monde, vous ne serez pas gâtés. En effet, bien que présentes, ces dernières ne se focalisent que sur quelques régions du globe (hors événement majeur), à savoir les États-Unis, la Chine, la Russie, les deux Corées et l'Asie du Sud-Est. Un exemple qui m'a marqué récemment : la page “Afrique” du quotidien Manichi Shinbun dont les articles évoquent certes le continent africain, mais ne relate que des événements en lien avec le Japon ou les pays cités précédemment.



(Photo : L'actualité africaine du 18 octobre 2016 par Mainichi Shibun, de nouvelles découvertes sur les pyramides de Kheops ont été faites… par une équipe dans laquelle se trouvent des chercheurs de Nagoya (source : Mainichi Shinbun))




Vous n'êtes pas branché actu et préférez tout savoir des derniers scores de Manchester United ? Pas de problème, mais attendez-vous à être déçu ! Hormis le football et le base-ball, deux disciplines populaires qui disposent d'une actualité un peu plus fournie que les simples victoires ou défaites nationales, vous n'aurez que le résumé des rencontres auxquelles le Japon a participé. A moins bien sûr que vous ne vous passionniez pour le tennis ou pour le patinage artistique ! Au quel cas, vous pourrez profiter des compétitions complètes à la télévision, la popularité des figures locales ayant réussi à relancer l'intérêt des Japonais pour ces deux sports.



(Photo: Nishikori Kei (Tennis) et Hanyu Yuzuru (Patinage artistique), les sportifs chouchous des Japonais en 2016)




Cette culture insulaire, le Japon ne la doit pas uniquement à sa situation géographique : l'histoire et la politique moderne y sont aussi pour beaucoup.


Que cela soit dit : les contacts entre le Japon et ses voisins ne datent pas d'hier. Dès le Vesiècle, des mouvements importants de population ont traversés les mers du Japon et de Chine méridionale pour rejoindre les côtes Wa (nom donné au Japon à cette époque), apportant avec eux le bouddhisme, la médecine chinoise ou encore la charpenterie.


Pourtant, il n'en est pas de même en ce qui concerne les rapports du Japon avec le monde occidental.


En effet, il faudra attendre le XVIe siècle pour que les premiers européens foulent le sol japonais.


Dès lors, les rapports entre l'archipel et l'Occident se font de plus en plus fréquents jusqu'à la deuxième moitié du XIXe siècle, où le traité de Kanagawa, signé à contre coeur par le shogunat en 1853, ouvre les ports du pays aux navires américains et marque le début des mouvements nationalistes au Japon. Perçu comme une faiblesse des dirigeants face aux puissances coloniales, ce traité affectera alors durement la position politique du gouvernement en place dont les décisions seront de plus en plus contestées. En 1868, la guerre civile éclate.


A partir de là, la situation des étrangers au Japon devient un point capital sur lequel il faut statuer, et l'Empereur ayant récupéré le pouvoir, met en place les toutes premières lois visant à encadrer l'immigration et à promouvoir une culture unique : les mariages internationaux ne sont alors reconnus qu'en 1873, et le droit du sang est établi pour devenir “citoyen japonais” en 1899. Mais attention ! Par filiation patrilinéaire s'il vous plaît ! En effet, vous n'étiez reconnu comme Japonais que si votre père était un “citoyen japonais”, la femme n'ayant pas le droit à l'époque de transmettre la filiation. Il faudra alors attendre les années 1950 pour que la nationalité puisse être transmise par les deux parents.




Ouverture tardive des frontières à grande échelle, lois ne favorisant pas la mixité, on comprend tout de suite pourquoi les Japonais ne sont pas encore tout à fait habitués à côtoyer leMonde.


Promenez-vous quelques semaines au Japon et vous constaterez qu'il n'est pas rare que certaines personnes âgées vous regardent de haut en bas comme si vous étiez une attraction des invalides un jour d'exposition universelle en 1889 ; que l'on vous félicite comme un enfant de 2 ans dès que vous prononcez “merci” ou “bonjour” avec un accent pas trop dégueulasse ; et que de manière générale, on NE SACHE PAS comment vous parler.


En effet, bien que je ne doute pas que certains Japonais soient profondément nationalistes, la plupart d'entre eux ne sait tout simplement pas comment communiquer avec l’Autre et fuit l'embarras que peut susciter une conversation multiculturelle. Doit-on utiliser le Japonais ? L'Anglais ? La langue des signes ?! Que de mystère et de soucis dans un pays où la bienséance interdit à l'ensemble des locuteurs de perdre la face : sait-ilparler japonais ? Ne vais-je pas l'embarrasser s’il n'y arrive pas ? Va-t-il se vexer si je lui parle en anglais alors qu’il est peut-être capable de parler ma langue ? Et suis-je déjà capable de parler anglais ? Autant de questions à laquelle la fuite semble l'option la plus appropriée pour rester digne.


En effet, l'une des conséquences d'une politique migratoire restrictive, et pas des moindres, reste l'incapacité des Japonais à s'exprimer en anglais. Attention ! Je ne parle pas ici de maîtriser la langue à son niveau le plus élevé, of course not, mais simplement de maîtriser le niveau « Brian is in the kitchen » ne serait-ce que pour pouvoir demander le prénom de son interlocuteur ou pour parler du temps qu'il fait.



(Photo : Ce moment où tu réalises qu'il y a un étranger assis à côté de toi)




Arrivé sur les bancs de l'école primaire en tant que matière obligatoire en 1998, “l'enseignement” de l'anglais au Japon ne favorise en rien la communication internationale : pratique de l'oral inexistante, QCM sur les points de grammaire principaux en guise d'évaluation des acquis, rien d'étonnant à ce que le Japon appartienne aux pays détenant les plus mauvais scores au TOEFL, un examen international permettant d'évaluer le niveau des candidats dans la langue de Shakespeare. Avec une moyenne de 71 points au test, l'archipel décrochait ainsi la cinquième place du classement des pays asiatiques les plus mauvais en anglais en 2015, derrière le Tajikistan, le Laos, le Cambodge et l'Afghanistan. A titre indicatif, les Français, qui ne brillent pas par leur réputation en langues étrangères, réussissaient l'examen avec 88 points en moyenne.



(Photo : Les scores de l'aire asiatique au TOEFL de 2015 (source : Est.org))




Si aujourd'hui le gouvernement est prêt à injecter des milles et des cents dans l'enseignement de l'anglais à l'école pour relancer le pays sur le devant de la scène économique internationale, il en est autrement de sa politique d'immigration qui semble encore, par certains aspects, figée aux temps de la restauration Meiji (1868-1912).


En effet, les étrangers ne font l'objet d'aucune protection juridique au Japon.


Décrétant que « tous les Japonais sont égaux devant la loi », la constitution actuelle ne déclare pas l'égalité des droits entre les « nationaux » et les « non-nationaux » présents sur le territoire.


A ce titre, les sanctions contre la discrimination raciale sont aujourd'hui encore inexistantes sur l'archipel : écriteaux devant certains bars interdisant l'accès aux étrangers ; postes réservés aux “nationaux” dans les offres d'emploi ; patrouille des uyoku dantai dans les grandes villes, un groupe ultra-nationaliste qui scande régulièrement ses idées extrémistes depuis l'intérieur de ses camionnettes à qui veut les entendre sans que les forces de l'ordre n'interviennent ; l'absence de protection juridique laisse la porte ouverte au racisme ordinaire.



(Photo : Le nationaliste extrême à portée de micro (source : Flickr))




C'est pourquoi depuis 20 ans, des associations ont vu le jour pour promouvoir le vivre ensemble, un concept cher aux Japonais.


C'est le cas du Tokyo International Communication Commitee, un réseau d'entraide crée en 1998 dans le but de favoriser le multiculturalisme.


Avec des professionnels de santé, des professeurs de langues, ou encore des conseillers administratifs et juridiques bénévoles, le réseau se présente comme un moyen d'épauler les étrangers dans leurs démarches administratives et personnelles. Mais, la mission du TICC va bien au-delà de cela. Avec plus de 40 associations réparties dans les différents quartiers de la préfecture de Tokyo, l'organisme favorise les échanges culturels entre “nationaux” et “non-nationaux’' : cours de langues étrangères, événements annuels, ou encore activités manuelles et artistiques aux couleurs du monde, c'est tout un ré-apprentissage de la vie en collectivité que propose le TICC.




(Photos : Le Tokyo International Communication Commitee (source : TICC))




Un rappel des valeurs internationales



Dans l'optique de favoriser le vivre ensemble, je tenais moi aussi à apporter ma contribution en rappelant que les mauvaises manières dans les transports en commun sont aussi quelque chose qui va bien au-delà de la couleur de peau, de l'âge ou du sexe.




Prenant les transports tous les jours, j'ai effectivement pu remarquer que certains étrangers pouvaient être un peu bruyants comme le laissait penser les commentaires japonais sur internet : ça papote, ça laisse échapper quelques rires et ça fait tache dans le wagon où la musique de fond se résume généralement aux mouches qui volent et aux papys qui toussent.


Pourtant, à côté de ce petit nombre de ’'non-nationaux” que l'on croise habituellement dans les lieux ayant un quelconque intérêt touristique, vous pourrez trouver dans TOUS les trains, bus et lignes de métro qui se respectent plusieurs catégories de locaux bien plus agaçants : le jeune dont les écouteurs ont été greffés dans les oreilles, mais pas le bouton volume malheureusement, ce qui vous donne le droit de découvrir son univers musical, qu'il soit à votre goût ou pas ; celui collé à son smartphone, qui occupe les sièges prioritaires et ne se lève pas si une mamie ou femme enceinte s'approche ; les kékés de la rame, un groupe d'ados entre 16 et 19 ans avec boucles d'oreilles et cheveux décolorés, qui parle fort, ricane bêtement et se veut “anti-social” mais pas après 22h car Papa est rentré et les devoirs doivent être faits parce que demain y'a école ; la paire de Mademoiselles bien habillées, parfaitement permanentées, et subtilement manucurées, qui a décidé de faire profiter le wagon entier d'une conversation dont l'intérêt est inversement proportionnel au nombre de couches de fond-de-teint qu'elles ont sur le visage ; et enfin, LE fléau des quais, LE casse-noix en chef des transports en commun, j'ai nommé le salaryman pressé, qui vous pousse pour monter dans le véhicule sans s'excuser parce qu'il est bien trop pressé pour être poli.




Parce que nous ne le dirons jamais assez : l'amour, l'intégrité et l'art d'emmerder son prochain sont des valeurs universelles !








Conclusion 



Depuis quelques jours l'affaire du “train d'Osaka” se tasse. Est-ce un bien ou un mal, je ne saurais le dire, mais l'attention médiatique qui lui a été accordée sur l'archipel a au moins eu le mérite de faire remonter à la surface les problèmes de discrimination dans le débat public. De là à espérer que les mentalités changent et que de nouvelles avancées dans l'égalité des droits voient le jour, nous n'en sommes pas là. En attendant, je préfère me dire que si j'ai le droit à quelques regards insistants de temps à autre, c'est parce que mes magnifiques yeux verts sont ensorcelants… ou parce que j'ai du persil entre les dents.








Sources 


Articles et livres


ARUDOU Debito, Tackle embedded racism before it chokes Japan. JapanTimes.co, 2015. [En ligne] à l'URL :


BEFU Harumi, LEE Soo Im, MURPHY-SHIGEMATSU Stephen (eds.), Japan Diversity’s Dilemmas: Ethnicity, Citizenship, and Education. New York: Iuniverse, 2006, 233 p. [En ligne] à l'URL: https://books.google.fr/books?hl=fr&lr=&id=Nz4PwYOgtzgC&oi=fnd&pg=PA1&dq=japan+discrimination+against+foreigners&ots=vl40EcKw5P&sig=F0neaTUrBPy0DiJ4rzyd4CgGLWY#v=onepage&q=japan%20discrimination%20against%20foreigners&f=false


Educational Testing Service, Test and score datas for TOEFL January 2005-December 2015.ETS.org, 2016. [En ligne] à l'URL: https://www.ets.org/s/toefl/pdf/94227_unlweb.pdf


WIKIPEDIA, English langage education in Japan. Wikipedia.org. [En ligne] à l'URL:https://en.wikipedia.org/wiki/English-language_education_in_Japan


Les articles japonais sur l'affaire du “train d'Osaka”





Autre


Site du Tokyo International Communication Commitee: https://www.tokyo-icc.jp/english/index.html


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